Un premier choix rationnel : s’éloigner
Parfois, reconnaître que la relation fait souffrir ou ne permet plus de se sentir respecté, entendu ou en sécurité est un acte de lucidité.
S’éloigner n’est pas forcément renoncer à l’amour : c’est parfois une manière de
reprendre soin de soi, de retrouver un espace intérieur clair et respirable.
Ce choix peut aussi révéler un mouvement de responsabilité : celui de ne plus entretenir un lien qui épuise ou blesse, malgré l’attachement.
Prendre cette distance, c’est parfois le seul moyen de
redonner du sens à la relation — ou de se retrouver soi-même à l’extérieur d’elle.
Un second choix rationnel : rester en soutien émotionnel
D’autres fois, il est possible de choisir de rester présent, non pas pour « sauver » l’autre, mais pour l’accompagner avec une conscience claire de ses propres limites.
Il peut s’agir de reconnaître que les comportements de l’autre sont parfois
la seule manière qu’il a trouvée pour répondre à ses propres blessures.
Comprendre cela ne veut pas dire tout accepter : cela invite simplement à distinguer
ce qui relève de soi et ce qui appartient à l’autre.
Ce choix du soutien suppose de tenir une posture stable, empathique, mais non fusionnelle :
soutenir sans se perdre, écouter sans se nier.
il demande du discernement, de la patience, et une présence ancrée dans la réalité plutôt que dans l’attente.
Et un troisème choix irrationnel : vouloir que l’autre change
C’est souvent le plus humain…. et le plus douloureux.
Espérer que l’autre devienne enfin celui ou celle que l’on aimerait, attendre une transformation qui ne vient pas, ou croire qu’avec assez d’amour on pourra réparer la relation — c’est une tentation fréquente.
Mais cette attente entretient souvent la frustration et la confusion.
Elle peut conduire à des
dynamiques de contrôle, de reproche ou de chantage affectif, qui éloignent chacun de sa responsabilité propre.
Et pourtant nous changeons....
Contrairement à ce que l’on entend parfois,
nous changeons.
Nous passons beaucoup de temps à nous adapter, à évoluer, à apprendre, à grandir...
Parfois ce changement est lent, imparfait, ou difficile à percevoir, mais il est souvent à l’œuvre dans nos choix, nos adaptations et notre écoute.
L’écueil n’est pas dans la question du changement lui-même, mais dans la volonté de
le forcer chez l’autre selon nos propres critères..
Mettre en lumière plutôt que juger
En thérapie de couple, il ne s’agit pas de juger ces choix, mais de
les rendre conscients.
Reconnaître d’où chacun parle — de la peur, du désir, de la loyauté, du besoin de réparation — permet d’ouvrir un espace plus vivant, de dialogue plus sincère.
C’est souvent à cet endroit, entre lucidité et émotion, que la relation peut
retrouver du mouvement, du sens et parfois, une nouvelle forme de lien.